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Trail2016

Récits

TRAIL de  l’Île Rouge (TIR)
MADAGASCAR
17 - 30 Septembre 2016



Voici le récit de Jean-Yves Simonnet du Trail de l'Ile-Rouge 2016 :


MADAGASCAR, rencontre avec un territoire...


Merci Didier de m’avoir embarqué dans cette aventure exceptionnelle.
Je voudrais en quelques lignes faire partager ce que l’on a vécu lors de cette « parenthèse en terre inconnue ».
Au départ, je ne savais pas dans quelle aventure je m’engageais.
Quoi dire de plus que  mon ressenti tout au long de cette expérience exceptionnelle.
Que de surprises et émotions de jour en jour…

Après plus 10h00 de vol, nous atterrissons enfin sur le sol malgache.

A la sortie de l’aéroport d’Antananarivo, la route  que nous empruntons sillonne la ville pour s’élever vers  les collines.
Nous constatons déjà que la conduite, ici,  est particulière ; pas de feux tricolores ;
malgré tout, le chauffeur « Manhattan » se faufile sans encombre.
Il y a des codes que chacun respecte. Une odeur de fumée est présente dans l’atmosphère (nous verrons pourquoi plus tard).

Arrivés tard à l’hôtel, de petits présents nous attendent dans nos chambres (maillots des sponsors, plaques de chocolat,
barre de céréale, huile essentielle contre les douleurs).
Au petit matin nous sommes millionnaires, l’organisation nous a échangé nos euros en Ariary (1€ = environ 3450 Ar).  

Le petit déjeuner pris,
nous partons en bus pour une journée de transfert sur la route traversant le pays du nord au sud,
la nationale 7(de Paris à Sète, n’est-ce  pas Charles).
Les paysages défilent.
Les malgaches, adultes et enfants sont dans les champs,


sur  la route, à pied ou sur un cycle chargé de bois ou autre marchandise.
Les femmes  portent souvent une panière sur la tête et leur petit enfant sur le dos.
Ils se rangent dès que le chauffeur les ait avertis d’un petit « Tut-Tut».
Le bus les frôle mais ils nous saluent en souriant.

Arrivés à Betafo, nous sommes accueillis par le pasteur Josefa.
Dans une configuration en forme d’arène nos tentes sont installées pour la nuit.
Plus que les duvets et affaires personnelles à déposer et nous sommes invités à la distribution des maillots et dossards devant les banderoles des sponsors.
Apéro et repas clôturerons cette soirée à la frontale (le soleil se couche vers 18h00).  


Betafo, la première étape 17 km-D+ 300 m :
Quel effort faut-il fournir ?
Ce n’est que le début de l’épreuve.
Le pasteur Joséfa béni la course et participe aussi à cette première étape.
Tout d’abord, une piste de terre rouge, montées, descentes, ensuite le balisage nous entraine dans le flot de la foule qui se rend au marché.
Nous sommes très encouragés « Vaza –vaza…», les gens s’écartent lorsqu’ils nous voient.
C’est l’immersion totale, des scènes insolites : Nous courons entre les zébus, cochons, les vélos, les chargements de poulets, légumes, et autres denrées.
Il faut être attentif au marquage au sol.
Ensuite un petit détour par les rizières, puis la foule à nouveau, le tour du lac et pour finir une série de 80 marches.
C’est l’arrivée.

Pays de Zafirmaniry 2ème étape -zafi sakaîvo/Le calvaire 28km D+470m : Le jour se lève vers 6h00 et le soleil s’invite rapidement.
Je profite de la lumière pour faire quelques photos et c’est le départ.
Pendant 15 km, par la piste et sa poussière rouge,
nous découvrons, les chantiers de façonnage de briques et leurs fours fumants, les rizières et les cultures en terrasse,
tout le dur quotidien des paysages.   


Les coureurs locaux (Augustin et Gaston) ont pris la tête de la course avec une aisance naturelle, Stéphane s’est lancé à leur poursuite.
Un groupe de 5 coureurs (Johan, Didier, Fred, Gilles et moi) s’installe au petit train (peut-être un peu rapide) derrière.
Peu avant de quitter la piste, le groupe se dissout et chacun luttera seul pour affronter les contre forts de la montagne
(montées sur les rochers, puis monotraces très étroits, descentes, traversées de villages, quelques ruisseaux, des rizières…
La chaleur nous assomme, mais ou est l’arrivée ?
Je me faufile entre les paillottes du village, enfin des cris et encore  un petit effort pour finir
en haut du village de Sakaïvo installé sur le versant sud-est de la montagne.   


Durs les cuisses et mollets.
Merci aux kinés –masseuses qui nous dénouent les muscles douloureux.
Pas trop de repos, nous sommes invités à rendre visite au sage du village qui nous accueille dans sa demeure.


3ème étape  en 2 parties :

Pour commencer, 2 km d’ascension D+ 400m,
688  marches pour monter au belvédère, course individuelle,  départ toutes les 2 mn en commençant par le bas de  classement.

Dure  mise en jambes sous la chaleur déjà  présente, sentier étroit et marches irrégulières ;
ne pas  perdre de temps, mais  ne pas se mettre dans le rouge.
Tel est le défit.   

Ravito au sommet, un peu de répit…



C’est le départ pour 22km D+ :400m, D- :660m. :

Le peloton s’accordait un peu de relâchement mais Didier enflamme la course en dévalant les premiers kilomètres à vive allure.
Stéphane et Johann,  ensuite Gilles et moi suivent puis Fred.
Le lièvre fut rattrapé et sur l’élan, le groupe ne se reformera pas et chacun géra sa course sous un soleil brûlant
sur cette piste de terre rouge que nous avions empruntée la veille.
Un ravito à 5 km de l’arrivée  était le bien venu.

La fin de parcours plus agréable nous  faisait sillonner les rizières sur les murets de terre argileuse
et s’engouffrer dans un petit bois d’eucalyptus proche de l’arrivée.

Nous voilà au gite sous « le soleil de Mada » ou nous retrouvons nos chambres.
 
Le lendemain, journée de transfert pour rejoindre Sendissa.

Au lever, je ressens une lourdeur dans l’estomac et après le petit déjeuner, les symptômes de la tourista.
Il faut partir en bus, le Doc me prend en charge, petite injection.
Mon état s’améliorera lentement, mais je passe le voyage au fond du bus à moitié allongé, et toujours fébrile.

A midi, le resto très gentiment, me prépare une soupe de légumes très chaude.
Cela me fait envie, mais le gingembre au fond du bol aura vite fait de me rassasier.

Enfin, nous arrivons à Sendissa ou nous attendent les tentes pour la nuit.
Sous la fraicheur, après le diner à la belle étoile, je passe une bonne nuit.

Au petit jour, je me semble bien mais la décision a été prise  de ne pas participer à cette étape.
Sage décision au vu de la géographie du site et au manque de moyens de secours existant.

Je me console en prenant des photos
de mes camarades d’aventure, des paysages environnants et des scènes de vie locale qui m’attendrissent.    


Nouvelle journée de transfert pour rejoindre le camp de Tsaratsoa.
Des heures de pistes en 4x4 (15km/h).
Ensuite la Nationale 7
et à nouveau la piste pour prendre place dans nos chambres sur la protection du Caméléon.   


Mes camarades ont sans doute terminé leur étape au pied de mont Bobby;
Nous nous installons et visitons les lieux et alentours (les toilettes valent un détour « pas pressant »…).

Dans la soirée, nous avons l’information que tout le monde est bien arrivé
et que le coucher sera prévu à 18h00 avec la tombée de la nuit.

Demain, j’irai à la rencontre des coureurs et marcheurs à 5 km de l’arrivée.

Dure étape sous la chaleur.
Les organismes sont fatigués et font perdre un peu de lucidité à certains concurrents qui s’éloignent du parcours.
Ce qui modifie un peu le classement général…

Récup et repos pour affronter la dernière étape demain.  


Sixième étape le Caméléon : 13km – D+ 600 m.

Je suis un peu plus frais que mes compagnons, mais ce sera raide.

Après 3 km de piste, on attaque la grimpette jusqu’au sommet du caméléon.
Sur des sentes  pierreuses, entre les hautes herbes et arbustes, sous le soleil déjà chaud, la course est lancée.
Derrière les locaux, nous arrivons à trois au sommet ou est prévu un ravito.
Johann qui a perdu 20mn hier s’engage dans la descente.
Le temps de se ravitailler, Stéphane est à sa poursuite.
Je le rejoins et j’essaie de rattraper le fuyard.
Ce sera peine perdue et je fini avec Stéphane qui me rejoint à 300m de l’arrivée.

Soulagé d’avoir fini, tout le monde récupère et savoure cette expérience insolite…


Une bonne nuit réparatrice et au lever du soleil, une journée à la carte :

Repos, piscine, soins des bobos, vol en parapente ou randonnée avec guide
que je décide de faire avec un groupe de cinq courageuses (eux).

Partis de bonne heure, nous attaquons rapidement l’ascension des monts volcaniques qui nous entourent.


Quelques kilomètres, et nous découvrons une forêt de palmiers entre les parois verticales des masses rocheuses.  


Il fait bon marcher à cet endroit.
C’est aussi, l’occasion  d’échanger les émotions  dans ces panoramas « à couper le souffle »
dans les deux sens du thème ; la pente est rude aussi.   


Arrivés au sommet, un rapace nous toise du haut de son rocher.   



Comblés de supers images,
il est l’heure de redescendre sur l’autre versant.

Des cordes de rappel nous assurent dans les passages périlleux sur les rochers de granits.
   
Nous rentrons ravis de notre expédition.   



Ce soir, c’est la remise des récompenses,
l’occasion pour l’organisation de remercier tous les sponsors et participants
et d’insérer une saynète illustrant la lutte contre les MST et le contrôle des naissances ;
messages pour la population locale.


Après l’apéro et le diner, la soirée se terminera à la belle étoile assistant à un feu « d’écobuage « et même avec une petite coupe de champagne  (tradition oblige)…



Les  deux  jours suivants, seront consacrés au retour sur la capitale. Nous embarquons dans des véhicules tout terrain type convoi de troupes.  



Sur le trajet, nous visitons un  parc avec ses forêts primaires,  l’usine de recyclage des  vêtements gérée par le Relais.
Egalement la chaine de  construction de véhicules  locaux 4x4 qu’ils ont  développés.
S’ajoutent,  quelques  arrêts pour l’achat  de souvenirs,
visite de fonderie d’aluminium, artisans et petite course en poussepousse  (ou tire-tire)…et repas …  



Et c’est déjà le retour pour l’aéroport.



Merci Ghislaine et Gérard, Santatra et Stéphane et tous les membres de l’équipe.
Merci doc  Thierry, (mention spéciale) Eliane et Patty.
Et tous les personnes qui nous ont accueillis et hébergés.
Merci à tous les compétiteurs, toutes ces rencontres et échanges qui enrichissent la vie.

J’ai eu chaud, des sueurs froides, de grandes émotions, un petit regret.

Même si parfois il a fallu activer les « images positives », il ne restera que de très bons souvenirs.
Aventure humaine particulière, formidable d’où l’on ne revient pas indifférent …

Ne nous plaignons pas.
Il y a plus malheureux…
Mais il est facile de regagner son confort.

… /…

 
 
 
 
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